- dépolitiser
-
• 1939 ; de dé- et politiser♦ Ôter tout caractère politique à. Dépolitiser le débat pour aboutir à un accord.♢ Faire cesser de s'intéresser à la politique. P. p. adj. Une jeunesse dépolitisée.⊗ CONTR. Politiser.dépolitiserv. tr. ôter son caractère politique à (qqch), toute conscience politique à (qqn). Dépolitiser un sujet. Dépolitiser la jeunesse.|| v. Pron. Rompre avec la politique.⇒DÉPOLITISER, verbe trans.Retirer tout caractère politique à, soustraire à l'influence des idéologies ou des partis politiques. L'invocation de l'intérêt général permet de suppléer à toute idéologie, de dépolitiser les problèmes (Ca. R. 1. 56 ds GILB. 1971). La part du spectacle est de plus en plus grande dans la vie de l'homme : (...) ce phénomène universel, (...) est exploité pour dépolitiser (par le confort) ou politiser (par la contagion affective) (Hist. spect., 1965, p. 16).— Emploi pronom. réfl. Cesser de s'intéresser à la politique. Les Polonais ne se formalisent pas lorsqu'on leur dit que le pays s'est dépolitisé, que la jeunesse est tournée vers l'Occident (O. 23-11-66 ds GILB. 1971).Rem. 1. GILB. 1971 illustre l'emploi de dépolitisant, ante, adj. « qui dépolitise » : ,,Cette presse d'aujourd'hui, qui doit se consacrer avant tout au divertissement et à l'évasion, et dont l'action est fondamentalement « dépolitisante » (Schwœbel, 68)``. 2. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. dépolitisé. Qui a perdu ou à qui l'on a ôté tout caractère politique. L'armée nouvelle, l'armée régénérée et « dépolitisée » pourrait devenir, il me semble, la grande pensée d'une nouvelle gauche (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 192). C'est un fait, écrit G. Picon, que l'esprit bourgeois suggère une indépendance parfaite de la culture et de l'art par rapport aux formes sociales, une vision déshistorisée, dépolitisée, désocialisée (Traité sociol., 1968, p. 301).Prononc. :[
], (je) dépolitise [
]. Étymol. et Hist. 1956 (Les Cahiers de la République ds GILB.). Dér. de politiser; préf. dé-.
DÉR. Dépolitisation, subst. fém. Action d'ôter tout caractère politique (à quelque chose), action de se détourner de la politique. La dépolitisation des syndicats (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 153). Pour beaucoup la « dépolitisation » entraînerait la promotion de l'administration. Si l'on entend ainsi qu'il est possible, en fonction d'une équation politique et technique donnée, d'examiner sans passion un problème (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 433). — []. — 1re attest. 1950 id.; du rad. de dépolitiser, suff. -(a)tion.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 34, 57.dépolitiser [depɔlitize] v. tr.❖♦ Ôter tout caractère politique à… || Dépolitiser le débat pour aboutir à un accord. — Faire cesser de s'intéresser à la politique. || Dépolitiser un peuple, les masses.1 Population est chargé de dépolitiser la pluralité des groupes et des minorités, en repoussant les individus dans une collection neutre.R. Barthes, Mythologies, p. 140.2 La notion de rationalité se transforme. Elle devient étatique et politique, tout en dépolitisant (apparemment) l'action des organisations étatiques.Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 85.——————se dépolitiser v. pron.♦ Cesser de s'intéresser à la politique.——————dépolitisé, ée p. p. adj.♦ Qui a perdu, ou à qui l'on a ôté tout caractère politique. || Des revendications dépolitisées. || Des masses amorphes et dépolitisées.3 L'armée nouvelle, une armée régénérée et « dépolitisée » pourrait devenir, il me semble, la grande pensée d'une nouvelle gauche.F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 192.❖DÉR. Dépolitisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.